Encore une courte nuit qui s'achève, mais cela n'a rien d'inhabituel pour moi dans le cadre d'un WSC, bien au contraire. Ce matin vont avoir lieu les trois dernières épreuves de ces championnats ; les épreuves 9 et 10, individuelles, permettront de dégager les dix finalistes, alors que l'épreuve 11 testera les différentes équipes sur des grilles promettant d'être particulièrement retorses. Trois épreuves radicalement différentes les unes des autres, et pour moi porteuses d'un certain enjeu : de mon résultat sur les deux premières dépend en partie le déroulement de mon après-midi, car celui sera fonction de mon classement au moment d'aborder la finale... pour peu que je l'atteigne, naturellement. Il est 9h30, et la neuvième épreuve est sur le point de commencer.
Épreuve 9 (90')
C'est un marathon qui nous attend de bon matin ; 90 minutes pour 17 grilles, soit une moyenne de près de 6 minutes par grille pour ce qui concerne les 15 variantes. Assortiment hétéroclite, cette épreuve peut sans doute se voir comme un (long) résumé du tournoi : plusieurs variantes qui y figurent sont déjà apparues au cours d'un des rounds précédents, tandis que les autres se répartissent entre jeux connus (Renban Groups Sudoku, Anti-Diagonal, Clone) et plus inhabituels (Consecutive Circles) voire inédits (Eliminate Sudoku).Là encore, une poignée de variantes me laissent dans l'expectative mais dans l'ensemble les grilles semblent devoir me convenir.
Je m'engage dans l'épreuve en abordant les grilles dans l'ordre ; Windoku, Sudoku Diagonal, Anti-Knight... tout se déroule bien. Je progresse régulièrement, sans trop en faire au niveau de la vitesse - il n'est pas question que je renouvelle mes erreurs de la veille - mais en conservant un rythme correct. Arrive la Consecutive Circles, première grille sur laquelle je coince un peu (réminiscence du mois de Mai ?). Je la laisse de côté, poursuis mon chemin jusqu'au Sudoku Eliminate que je saute d'emblée (j'ai prévu de la conserver pour la fin, préférant me concentrer dans un premier temps sur les variantes que je maîtrise), et me débarrasse de toutes les grilles qui suivent ; dans l'intervalle, j'ai commis deux erreurs sur le Sudoku Anti-Diagonal et sur le Quad Max Difference mais rien de dramatique. Retour sur le Consecutive Circles dont je trouve cette fois l'ouverture et comprends le fonctionnement - la grille fait un fort usage de la parité des cases - et c'est avec plus d'un quart d'heure de marge que j'attaque enfin le Sudoku Eliminate, variante vraisemblablement créée à l'occasion de ces championnats et de laquelle je ne sais rien, d'où ma réticence à m'y frotter. La grille est plutôt esthétique, les chiffres donnés formant une flèche... de même que les flèches servant d'indices, ce que je ne remarque pas sur le moment. Sur le plan de la résolution, je repère d'emblée le point d'entrée mais progresse plus laborieusement par la suite ; néanmoins je boucle cette avant-dernière série avec près de 8 minutes de marge ; une grosse trentaine de secondes de relecture, et je rends à 7 minutes 8 secondes de la fin du temps réglementaire. Une seule main s'est levée avant la mienne, celle de ma jeune voisine chinoise.
1010/940.1020 pour Dai Tantan et 960 pour Tiit Vunk, qui seront en plus de moi les seul(e)s à en finir dans les temps. Un certain soulagement m'étreint.
Épreuve 10 (20')
Au marathon succède le sprint. Une seule grille ! Voire, car il s'agit d'un Overlapping Scattered Sudoku ; sous ce nom inquiétant se cache un duo de sudokus irréguliers 9x9, reliés par une région 3x3 commune, et comportant de surcroît 9 cases grises disséminées et formant une région supplémentaire. En une image : http://logic-masters.de/Raetselportal/Raetsel/zeigen.php?id=00018U. 100 points potentiels (40 si une seule des deux grilles est résolue correctement), mais il est plus que probable que la grille demandera beaucoup moins de vingt minutes aux meilleurs - il a certainement été prévu une bonne marge afin d'éviter les zéros à la chaîne. Commettre une erreur sur une telle grille peut coûter énormément ; mon idée est donc de progresser tranquillement afin d'assurer de toutes façons les 100 points que vaut la grille, quitte à laisser filer le bonus. Mais quand celle-ci se révèle à mes yeux et qu'il s'avère que vingt minutes seront effectivement plus que suffisantes pour en venir à bout, tout est soudainement différent : au rythme où tombent les chiffres, je comprends vite que je n'aurai pas besoin de la moitié de ce temps pour en finir ; et tout en tâchant de contenir l'impulsivité qui s'est emparée de moi, j'ai du mal à empêcher ma main de n'en faire qu'à... ma tête et de courir déjà après les points de bonus. Pas d'erreurs, peu de temps morts ; le dernier chiffre tombe, je relis ma feuille et lève la tête vers l'écran affichant le temps restant : 13:30. Il m'a fallu un peu plus de 6 minutes pour expédier le duo ; une dernière relecture par précaution, et je rends ma copie à 13 minutes et 21 secondes de la fin de l'épreuve.
230/100. Le champion du monde 2013 Jin Ce et la tchèque Klára Vytisková terminent dans la même minute que moi, mais nous sommes suivi(e)s par plusieurs dizaines d'autres joueurs/ses qui en finiront avec une à douze minutes de marge.
C'en est terminé des épreuves individuelles. Je sais que je ne remonterai pas sur Tiit et Kota qui m'ont dépassé à l'occasion des épreuves 5 et 6, mais je devrais néanmoins leur reprendre quelques points ; et je suis, sauf erreur, assuré de ne pas être dépassé par Jakub Ondroušek ou un quelconque autre poursuivant. Tout ceci devrait m'assurer la troisième place provisoire, et m'éviter d'en passer par les deux premières phases de la finale (détails à suivre). Reste une ultime épreuve par équipes, sur laquelle nous devrions pouvoir marquer quelques points.
Épreuve 11 (45')
5 grilles en 45 minutes. 5 grilles, à 4, en 45 minutes.
La difficulté promet d'être au rendez-vous. Les cinq grilles en question sont reliées les unes aux autres par des cases marquées d'une lettre, deux cases contenant la même lettre étant toujours identiques. Chaque grille possède une unique solution sans ces indices supplémentaires mais est annoncée "very difficult" dans ces conditions ; selon toute probabilité, il va être nécessaire de procéder à de multiples reports d'une grille à l'autre pour espérer voir le bout du tunnel. Les variantes me conviennent assez peu dans l'ensemble : le Killer Sudoku Pro ne me déplaît pas mais j'ai conscience du fait qu'il est possible d'en créer de redoutables, le Diagonally Nonconsecutive n'a pas mes faveurs, je m'attends à ce que le Sudoku Toroïdal demande énormément de temps, et je ne suis pas plus confiant concernant le Sum Skyscrapers. La dernière grille est un Musketry Sudoku, soit un ensemble de cinq grilles classiques imbriquées. Je suis certes à l'aise en sudoku classique, mais là encore j'ai déjà eu l'occasion de croiser des grilles de ce type faisant preuve d'une certaine résistance.
Nous avons au préalable pris soin de discuter des préférences de chacun(e) afin de nous répartir les grilles au mieux ; lorsque le top départ est donné, j'hérite ainsi du Sum Skyscrapers Sudoku, qui va se révéler le plus gros morceau de la série et un bien mauvais choix de grille. Je progresse avec beaucoup de pénibilité sur ma grille, au point que je finis par la mettre de côté pour attaquer le Sudoku Toroïdal. Bien m'en prend : il est incomparablement plus simple et j'y avance à un rythme raisonnable. Sylvain a pendant ce temps terminé le Killer Sudoku Pro, étonnement facile (toutes proportions gardées), et sur un mauvais choix tactique je lui remets le Sudoku Toroïdal bien entamé pour retourner au Sum Skyscrapers. Rétrospectivement, c'était une décision doublement absurde : Sylvain est moins à l'aise que moi sur cette variante alors que la différence entre nous est probablement nettement moindre sur le Sum Skyscrapers, si tant est qu'elle soit en ma faveur. Et fatalement, Sylvain peine un peu à progresser sur cette grille que de surcroît il ne connaît pas, tandis que je poursuis de mon côté mon chemin de croix. Quelques minutes plus tard, alors que les choses semblent évoluer dans le bon sens, une première erreur est repérée... bientôt suivie d'une autre, et ce sont rapidement trois grilles qu'il nous faut reprendre de zéro. Tant bien que mal, je redémarre, ainsi que Frédérique et Timothy, alors que Sylvain tente toujours de se dépêtrer de sa grille. Le temps s'écoule et il devient vite évident que je ne terminerai jamais la mienne ; ce n'est guère plus reluisant du côté de Frédérique et Sylvain, et - stupidement - nous n'avons pas l'idée d'échanger nos grilles afin de tenter au minimum l'option "regard neuf". Timothy tente le tout pour le tout sur le Musketry Sudoku et parvient à mener au bout une hypothèse manifestement valide ; rien ne cloche à la relecture et c'est heureux car cela nous permet de rendre deux grilles sur les cinq, nous évitant de sombrer totalement... mais peu s'en faut.
La difficulté promet d'être au rendez-vous. Les cinq grilles en question sont reliées les unes aux autres par des cases marquées d'une lettre, deux cases contenant la même lettre étant toujours identiques. Chaque grille possède une unique solution sans ces indices supplémentaires mais est annoncée "very difficult" dans ces conditions ; selon toute probabilité, il va être nécessaire de procéder à de multiples reports d'une grille à l'autre pour espérer voir le bout du tunnel. Les variantes me conviennent assez peu dans l'ensemble : le Killer Sudoku Pro ne me déplaît pas mais j'ai conscience du fait qu'il est possible d'en créer de redoutables, le Diagonally Nonconsecutive n'a pas mes faveurs, je m'attends à ce que le Sudoku Toroïdal demande énormément de temps, et je ne suis pas plus confiant concernant le Sum Skyscrapers. La dernière grille est un Musketry Sudoku, soit un ensemble de cinq grilles classiques imbriquées. Je suis certes à l'aise en sudoku classique, mais là encore j'ai déjà eu l'occasion de croiser des grilles de ce type faisant preuve d'une certaine résistance.
Nous avons au préalable pris soin de discuter des préférences de chacun(e) afin de nous répartir les grilles au mieux ; lorsque le top départ est donné, j'hérite ainsi du Sum Skyscrapers Sudoku, qui va se révéler le plus gros morceau de la série et un bien mauvais choix de grille. Je progresse avec beaucoup de pénibilité sur ma grille, au point que je finis par la mettre de côté pour attaquer le Sudoku Toroïdal. Bien m'en prend : il est incomparablement plus simple et j'y avance à un rythme raisonnable. Sylvain a pendant ce temps terminé le Killer Sudoku Pro, étonnement facile (toutes proportions gardées), et sur un mauvais choix tactique je lui remets le Sudoku Toroïdal bien entamé pour retourner au Sum Skyscrapers. Rétrospectivement, c'était une décision doublement absurde : Sylvain est moins à l'aise que moi sur cette variante alors que la différence entre nous est probablement nettement moindre sur le Sum Skyscrapers, si tant est qu'elle soit en ma faveur. Et fatalement, Sylvain peine un peu à progresser sur cette grille que de surcroît il ne connaît pas, tandis que je poursuis de mon côté mon chemin de croix. Quelques minutes plus tard, alors que les choses semblent évoluer dans le bon sens, une première erreur est repérée... bientôt suivie d'une autre, et ce sont rapidement trois grilles qu'il nous faut reprendre de zéro. Tant bien que mal, je redémarre, ainsi que Frédérique et Timothy, alors que Sylvain tente toujours de se dépêtrer de sa grille. Le temps s'écoule et il devient vite évident que je ne terminerai jamais la mienne ; ce n'est guère plus reluisant du côté de Frédérique et Sylvain, et - stupidement - nous n'avons pas l'idée d'échanger nos grilles afin de tenter au minimum l'option "regard neuf". Timothy tente le tout pour le tout sur le Musketry Sudoku et parvient à mener au bout une hypothèse manifestement valide ; rien ne cloche à la relecture et c'est heureux car cela nous permet de rendre deux grilles sur les cinq, nous évitant de sombrer totalement... mais peu s'en faut.
1200/3000 ; les trois équipes de tête ont rendu leur copie avec 14 minutes de marge, pour un total de 3560 points. Nos rêves de médaille étaient déjà bien loin, et cette épreuve tire un trait définitif sur les illusions qui auraient pu nous rester.
Le repas expédié, les premiers résultats arrivent ; je suis bel et bien troisième et n'aurai donc à disputer que la troisième partie de la finale, celle qui verra s'affronter les quatre derniers prétendants au titre. La finale est construite comme suit :
- dans un premier temps, les participant(e)s arrivé(e)s aux places 7 à 10 s'affrontent sur trois grilles (Sudoku Diagonal, Sudoku Thermo, Sudoku Classique) ; leur différence de points au classement préliminaire permet de définir l'écart qui les séparera au départ. À l'issue de cette première série, le/la premier(e) joueur/se a avoir terminé est qualifié(e) pour la série suivante.
- la deuxième série est construite exactement sur le même plan : les participant(e)s ayant atteint les places 4, 5 et 6, auxquel(le)s s'ajoute le/la vainqueur/se de la première série, font face à quatre grilles (Arrow Sudoku, Sudoku Diagonal, Sudoku Irrégulier, Sudoku Classique) ; le ou la plus rapide est à son tour qualifié(e) pour la troisième et dernière série.
- la troisième série comprend les joueurs/ses 1, 2 et 3, ainsi que le/la vainqueur/se de la deuxième série. Le départ est là encore décalé en fonction de l'écart aux points, et ce sont cette fois cinq grilles qu'il s'agit de résoudre : Outside Sudoku, Sudoku Nonconsécutif, Sudoku Diagonal, Sudoku Irrégulier et Sudoku Classique. Contrairement aux séries une et deux, la course se poursuit jusqu'à ce que trois joueurs/ses en aient terminé, ceci afin de distinguer les trois médaillés.
Ce mardi après-midi, c'est donc après voir vu Hideaki Jo remporter la première série et Jakub Ondroušek la deuxième que je prends place à ma table sous l'oeil d'une caméra qui va, pardonnez cette expression datée, fixer sur la pellicule mes faits et gestes au cours de cette finale. Kota Morinishi est à ma droite, Jakub à ma gauche, mais je n'aurai aucune idée de leur progression respective en raison de la cloison qui nous sépare. Tiit démarre, suivi par Kota. Les secondes s'écoulent avec une lenteur comparable à ce qu'il en était la veille au soir, mas le top finit par m'être donné.
Avant le top
Playoffs - grille 1 (outside sudoku)
Bon point pour moi, cette variante est à mon goût et je pense la maîtriser mieux que la moyenne ; toutefois, même surprise que sur le Sudoku Palindrome la veille au soir : la grille comporte presque trop d'indices ! Je m'en sors tout de même en un temps raisonnable mais contrairement à ce que j'espérais, j'ai plus sûrement perdu du temps sur mes adversaires que le contraire. Néanmoins, compte tenu de l'avance que j'avais sur lui au départ, cela n'a pas pu suffire à Jakub pour recoller à moi ; je tâche de rester serein.
Playoffs - grille 2 (sudoku nonconsécutif)
Là en revanche, c'est autre chose. J'ai une furieuse tendance à laisser échapper des évidences sur cette variante, et je l'ai encore fait pas plus tard que la veille. Et naturellement, rebelote : un candidat superflu dans une case, et les minutes défilent sans que je parvienne à trouver l'entrée de la grille. Quand j'y arrive enfin, le stress m'a largement gagné et la fin de la résolution n'est guère plus propre ; dans l'intervalle, Jakub m'a rattrapé (même si je n'en ai pas conscience à ce moment, je m'en doute compte tenu du fait que je viens de perdre énormément de temps).
Playoffs - grille 3 (sudoku diagonal)
Pas non plus un de mes points forts mais j'en ai tout de même créé suffisamment pour avoir une idée des pistes à explorer si d'aventure je sèche sur une grille de ce type. La grille est relativement dure - ou peut-être n'est-ce que l'effet qu'elle me fait suite à ma mésaventure sur le Sudoku Nonconsécutif - mais je ne me retrouve à aucun moment véritablement coincé ; je rends ma feuille et patiente.
Une minute plus tard, ma feuille me revient. Le 1 que j'ai placé en L1C4 est entouré. Signification : le chiffre ne correspond pas à la solution attendue. Un instant de perplexité, tant j'étais certain de ne pas avoir fait d'erreur, puis je me mets à chercher l'origine du problème. Un premier regard d'ensemble ne révèle rien. Je n'ai visiblement pas inversé deux chiffres ni inscrit un 1 en lieu et place d'un 7, ou autre erreur de précipitation. J'hésite une seconde à repartir de zéro mais un doute me titille - à ce moment, j'ai déjà le pressentiment de ce qui va suivre -, et je me lance dans la relecture intégrale de la grille. Une première fois ; puis une deuxième. Rien ne cloche. Je m'apprête à me retourner vers ma juge-arbitre pour lui signifier que quelque chose ne va pas, quand au même moment, ayant visiblement mis le doigt sur le problème, elle me tend la grille suivante.
Playoffs - grille 4 (sudoku irrégulier)
Le coeur qui bat. la main qui tremble. Le cerveau qui brasse. Pas précisément les meilleures conditions de jeu qui soient. Conscient d'avoir manqué d'efficacité sur les premières grilles, je suis à ce moment convaincu que cette minute perdue vient de sonner le glas de mes chances de médaille, et j'ai bien du mal à empêcher mon esprit de divaguer à la recherche des causes du problème et d'anticiper déjà le dénouement de la finale, et c'est à grand-peine que je parviens à me concentrer quelque peu sur la grille. Les pensées sans rapport avec le jeu fusent, mais une fraction suffisante de mes neurones a fort heureusement décidé de se consacrer à la tâche en cours et s'attache à réduire à néant la résistance de cette pénultième énigme. De ceci je n'ai, là encore, aucune conscience sur l'instant, mais je viens à bout de la grille nettement plus vite que mon adversaire ; je repasse devant lui de deux bonnes minutes.
Playoffs - grille 5 (sudoku classique)
Disons-le tout net : je ne conserve quasiment aucun souvenir de cette grille. Mes pensées sont encore confuses du quiproquo qui a eu lieu, je n'ai pas la moindre idée de l'état d'avancement de mes adversaires et la seule chose dont j'ai pleinement conscience en recevant la dernière feuille, c'est que puisque l'on ne m'a pas encore interrompu, nous sommes encore au moins deux en course. Il serait trop bête de laisser échapper cette finale alors que, qui sait ? Rien n'est peut-être joué. Les deux à trois minutes de résolution qui suivent ne sont sans doute pas un modèle d'esthétique, mais cette dernière cinquantaine de chiffres finit par trouver le chemin du papier, et ce sont quelques kilobars de pression qui retombent lorsque des applaudissements accueillent ma troisième place.
Je n'ai bien entendu rien suivi de la course à la médaille d'or, mais la bataille a été rude entre Tiit et Kota, celui-ci réussissant en fin de compte à passer devant le joueur estonien pour offrir enfin au Japon sa première victoire en championnat du monde.
Bref retour sur l'incident ayant eu lieu sur la 3e grille de cette finale : j'ignore toujours comment la chose a pu arriver, mais la juge-arbitre de Jakub ainsi que la mienne n'ont pas reçu, pour cette grille et cette grille seulement, la bonne feuille de correction ; ce qui est d'autant plus étonnant que le problème n'a pas affecté les juges de Tiit et Kota. Quoi qu'il en soit, Jakub et moi avons ainsi vécu la même mésaventure : notre sudoku diagonal nous a dans un premier temps été rendu marqué comme faux, nous faisant perdre à chacun plusieurs dizaines de secondes et nous infligeant évidemment une punition supplémentaire sous la forme d'une dose de stress gratuite. Concrètement, j'ignore quel temps cela nous a fait perdre à chacun mais d'après les observateurs Jakub en a été un peu plus affecté que moi (d'une vingtaine de secondes, à priori) ; pour éviter d'inutiles complications et épargner aux organisateurs/trices une auto-flagellation non méritée, j'ai donc accepté de bon gré de partager la troisième place avec Jakub, ce qui tout bien pesé s'accorde assez bien avec ma conception peu vindicative de la compétition.
Bien que l'on puisse toujours déplorer que ce type d'incident ait lieu, la perfection n'existe pas et nul(le) ne peut prétendre éviter qu'un grain de sable ne vienne se glisser dans l'un ou l'autre rouage au mauvais moment. Je pense important de préciser que je ne garde aucune rancoeur vis-à-vis de l'équipe des organisateurs et organisatrices bénévoles, sincèrement contrit(e)s suite à ce problème, qui ne se sont pas économisé(e)s un instant pour faire de ces championnats un événement mémorable. L'esprit qui anime chaque année ces championnats, bien que compétitif, est avant tout celui du partage et de la communion de personnes partageant une même passion, et nous sommes nombreux/ses à avoir à coeur que ces valeurs prévalent encore au cours des années à venir.
Ainsi s'achève le récit de ces 9e Championnats du Monde de Sudoku, qui marquaient ma 4e participation. Au-delà d'un résultat individuel honorable, le rideau se referme sur une compétition d'excellente qualité, animée par une équipe d'une taille modeste mais d'une disponibilité et d'une bonne humeur exemplaires. Les grilles elles-mêmes atteignaient incontestablement le niveau de qualité attendu, et mes félicitations vont à l'ensemble des auteurs et en particulier à Tom Collyer pour le travail colossal accompli. Je venais porteur de certaines - amicales - expectations, et elles n'ont pas été déçues.
Viendra dans quelques jours un résumé des 23e Championnats du Monde de Jeux de Logique qui ont suivi. D'ici là, rendez-vous demain mercredi pour la grille de la semaine !
À suivre !
Nota : les images employées pour illustrer l'article ne m'appartiennent pas ; il va de soi que je les retirerai sur simple demande de leur auteur.
Bref retour sur l'incident ayant eu lieu sur la 3e grille de cette finale : j'ignore toujours comment la chose a pu arriver, mais la juge-arbitre de Jakub ainsi que la mienne n'ont pas reçu, pour cette grille et cette grille seulement, la bonne feuille de correction ; ce qui est d'autant plus étonnant que le problème n'a pas affecté les juges de Tiit et Kota. Quoi qu'il en soit, Jakub et moi avons ainsi vécu la même mésaventure : notre sudoku diagonal nous a dans un premier temps été rendu marqué comme faux, nous faisant perdre à chacun plusieurs dizaines de secondes et nous infligeant évidemment une punition supplémentaire sous la forme d'une dose de stress gratuite. Concrètement, j'ignore quel temps cela nous a fait perdre à chacun mais d'après les observateurs Jakub en a été un peu plus affecté que moi (d'une vingtaine de secondes, à priori) ; pour éviter d'inutiles complications et épargner aux organisateurs/trices une auto-flagellation non méritée, j'ai donc accepté de bon gré de partager la troisième place avec Jakub, ce qui tout bien pesé s'accorde assez bien avec ma conception peu vindicative de la compétition.
Bien que l'on puisse toujours déplorer que ce type d'incident ait lieu, la perfection n'existe pas et nul(le) ne peut prétendre éviter qu'un grain de sable ne vienne se glisser dans l'un ou l'autre rouage au mauvais moment. Je pense important de préciser que je ne garde aucune rancoeur vis-à-vis de l'équipe des organisateurs et organisatrices bénévoles, sincèrement contrit(e)s suite à ce problème, qui ne se sont pas économisé(e)s un instant pour faire de ces championnats un événement mémorable. L'esprit qui anime chaque année ces championnats, bien que compétitif, est avant tout celui du partage et de la communion de personnes partageant une même passion, et nous sommes nombreux/ses à avoir à coeur que ces valeurs prévalent encore au cours des années à venir.
Ainsi s'achève le récit de ces 9e Championnats du Monde de Sudoku, qui marquaient ma 4e participation. Au-delà d'un résultat individuel honorable, le rideau se referme sur une compétition d'excellente qualité, animée par une équipe d'une taille modeste mais d'une disponibilité et d'une bonne humeur exemplaires. Les grilles elles-mêmes atteignaient incontestablement le niveau de qualité attendu, et mes félicitations vont à l'ensemble des auteurs et en particulier à Tom Collyer pour le travail colossal accompli. Je venais porteur de certaines - amicales - expectations, et elles n'ont pas été déçues.
Viendra dans quelques jours un résumé des 23e Championnats du Monde de Jeux de Logique qui ont suivi. D'ici là, rendez-vous demain mercredi pour la grille de la semaine !
Résultats individuels :
Kota Morinishi (Japon)
Kota Morinishi (Japon)
Tiit Vunk (Estonie)
Jakub Ondroušek (République Tchèque) / Bastien Vial-Jaime (France)
5. Kwak Seung-Jae (Corée du Sud)
6. Dai Tantan (Chine)
7. Hideaki Jo (Japon)
8. Michael Ley (Allemagne)
9. Takuya Sugimoto (Japon)
Allemagne
Chine
4. République Tchèque
5. Slovaquie
6. Inde
7. États-Unis
8. France
9. Pologne
Équipe de France :
Bastien Vial-Jaime - 3
Sylvain Caudmont - 28
Timothy Doyle - 34
Frédérique Rogeaux - 43
Fin de la course
À suivre !
Nota : les images employées pour illustrer l'article ne m'appartiennent pas ; il va de soi que je les retirerai sur simple demande de leur auteur.
Bravo pour tes deux premières médailles de bronze (GP et championnats du monde). J'étais convaincu que tes résultats en demi-teinte sur les tournois du GP ne constituaient pas les prémices d'une mauvaise année pour toi. Tu en as apporté la preuve avec brio. Nul doute que ces deux médailles ne seront pas les dernières de ta carrière de sudoka ;)
ReplyDeleteUn immense BRAVO pour cette belle compétition et comme le dit Fred, ces médailles en appellent d'autres !
ReplyDeleteMerci à vous deux pour les encouragements d'une part, et pour les félicitations de l'autre. Je le redirai en conclusion de la dernière partie de mon compte-rendu, mais c'est un grand plaisir de se savoir sincèrement soutenu ; quand la médaille en soi n'est pas la première des motivations, c'est notamment de ce soutien que naît la volonté de faire le maximum.
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