Thursday, November 7, 2013

22e Championnats du Monde de Jeux de Logique - Partie 1


Après deux journées intensives de compétition, nul(le) n'aurait dédaigné une pause ; mais cela n'était pas au programme car ce mercredi matin marquait le début des 22e championnats du monde de jeux de logique (WPC), grande soeur des WSC. Ceux-ci allaient nous voir nous affronter sur pas moins de quatorze épreuves dont, de même qu'en sudoku, trois manches par équipes. J'y participais également pour la troisième fois mais il ne s'agissait que de ma seconde expérience en tant que joueur "officiel", membre de l'équipe A. L'essentiel de ma faible préparation ayant été destiné au sudoku, je me lançai à l'abordage de ces championnats sans autre objectif que profiter de l'instant - mais avec tout de même à coeur de ne pas m'avérer indigne de mon équipe.
Contrairement au sudoku, les épreuves n'avaient pas été mises en place par nos hôtes chinois mais par la fameuse équipe hongroise dont j'avais déjà eu l'occasion de goûter les créations en 2011.


Mercredi 16 octobre - premier jour de compétition WPC
Sept épreuves nous attendaient pour cette première journée ; sur les sept, chacun(e) d'entre nous n'aurait toutefois à en résoudre que six, les rounds 4 à 7 participant d'un même ensemble intitulé "Around the world in 80 puzzles" et qui consistait en quatre sets de grilles créées par d'autres auteurs que les organisateurs hongrois ; je reviendrai plus en détails sur cette initiative originale. La première épreuve de la journée avait lieu dans le "château" principal et, première originalité, il s'agissait d'une épreuve par équipes. Mon extinction de voix ne s'étant pas arrangée avec la nuit, cela promettait de limiter grandement mes moyens de communiquer avec le reste du groupe...

Épreuve 1 : Welcome to China! (60')
Épreuve par équipes donc, celle-ci faisait honneur à son nom et était conçue afin de tirer profit des tables qui meublent les restaurants chinois, circulaires et surmontées d'un plateau également circulaire et rotatif. 8 grilles partielles de taille 13x10 étaient positionnées sur la partie fixe de la table, tandis que leurs 8 compléments, de taille 7x10, se répartissaient sur le plateau. La subtilité de l'épreuve résidait dans le fait que si les 8 "moitiés"  inférieures étaient identifiées, il nous revenait de déterminer à quelle règle correspondait chacune des sous-grilles du plateau. Par chance les 8 grilles appartenaient à deux familles bien distinctes (region puzzles, tels Star Battle et LITS et circle puzzles, tels Masyu ou Yin/Yang), de sorte que nous n'avions en réalité que 2x4 couples de grilles à apparier.
Suffisamment de types me convenaient pour que je puisse commencer par celui ayant ma préférence (LITS) et embrayer sur autre chose après avoir atteint un point de blocage. J'avais avant cela fait un peu de ménage parmi les moitiés supérieures de type region, à partir de quelques critères simples (la moitié supérieure du Star Battle devait contenir exactement 14 régions, celle du LITS uniquement des zones de 4 cases ou plus, etc.). J'avançai donc le LITS, que je finis par compléter après qu'Olivier eût débloqué sa partie supérieure, travaillai le Double Back en compagnie de Frédérique et avançai largement le Star Battle que nous finîmes de concert. À 1'40 de la fin, nous rendions nos 8 grilles... avec malheureusement une erreur sur le Double Back. 1774/2000 ; nous aurions hérité de 2030 points sans cet accroc. Les États-Unis firent d'emblée montre de leur domination avec un impressionnant score de 2960 points. Notre équipe, même si nous ne l'apprîmes que plus tard, démarrait en 9e position au classement officiel.

La concentration à son paroxysme

Épreuve 2 : Classic Puzzles (60')
Épreuve individuelle d'introduction, celle-ci s'annonçait amicale et comme devant raisonnablement bien me convenir malgré mon manque de pratique. Sur les 16 grilles (de 10 types différents), 10 me plaisaient, 3 beaucoup moins, 2 pouvaient me tenter comme me rebuter en fonction de leur apparence (Domino Halves) ; restait un Sudoku +/-4 à 70 points, la plus grosse grille de l'épreuve, que je n'avais absolument pas eu le temps d'étudier et préférais ne pas tenter. Je commis plusieurs erreurs sur des grilles que je pus toutefois refaire et en terminai en ayant comme prévu laissé de côté tous les jeux me déplaisant, à l'exception du premier Battleships. Résultat : 375/600, maximum de 630 pour Palmer Mebane qui fut seul à finir. Départ correct.

Épreuve 3 : Digital Puzzles (40')
9 grilles de 7 types, l'ensemble de l'épreuve tournant autour de la représentation de chiffres sous forme digitale. Cette épreuve semblait impressionner beaucoup de joueurs/ses ; de mon côté je ne l'appréhendais pas particulièrement car elle comportait assez de grilles à mon goût pour que je puisse me concentrer sur celles-ci et faire l'impasse sur celles que je craignais. Les deux Sum Skyscrapers furent comme prévu vite avalés et j'enchaînai sur le Digital Honey, grille la plus chère du round, qui tomba relativement facilement. Rassuré d'avoir déjà engrangé 130 points dans un délai raisonnable, je m'attaquai au supposé facile Masyu. Son lien avec le thème de l'épreuve résidait dans le fait que la boucle devait, au sein de certaines zones, dessiner un chiffre parmi 1, 2, 5 et 7 (chacun exactement deux fois). Je résolus les deux tiers de la grille sans difficulté, pour me retrouver face à une contradiction. Ne pouvant corriger, j'effaçai tout et recommençai sur le même rythme. Rapidement, nouvelle contradiction au même endroit. Une seule solution, partir de zéro à nouveau et vérifier deux fois chacune des déductions que j'avais effectuées lors de mes premiers essais. Étape par étape j'arrivai ainsi, beaucoup plus lentement... à la même situation. Rien ne servant de s'entêter dans ce genre de cas, je passai au Digital Paint, variation du Paint By Numbers visant à placer les chiffres de 0 à 9 dans la grille sans que ceux-ci se touchent les uns les autres. Je pus le terminer à temps mais n'eus que le temps d'entamer le premier Snail avant que sonne la fin de l'épreuve. Mon score annoncé de 180 était loin de me satisfaire mais je pensais avoir tout de même sauvé la face grâce au Digital Honey.
J'avais laissé au sein de celui-ci 3 cases incomplètes. De 70 à 0 et de 180 à 110 sur 400. Personne n'en finit dans les temps : maximum de 310 pour Peter Hudák. Palmer Mebane annonça 360 mais finit à 290, possiblement victime comme moi du manque de lisibilité du Digital Honey (ce que de mauvaises langues pourraient appeler "incapacité à relire ses grilles"). Correction : départ poussif.

Around the World in 80 Puzzles
Comme je le disais plus haut, les 4 épreuves qui allaient occuper notre après-midi étaient d'un type un peu particulier. Les hongrois avaient fait appel à quatre équipes d'auteurs étrangers afin que chacune concocte une épreuve d'une heure comportant vingt grilles. Chaque joueur/se allait devoir choisir 3 de ces 4 épreuves, et ferait l'impasse sur la dernière ; cependant ce n'était pas tout : les quatre membres d'une même équipe allaient nécessairement devoir remiser des épreuves différentes (si le joueur 1 décidait de sauter l'épreuve 3, les autres membres de l'équipe devraient tous la faire).
Après étude du livret d'instructions il me semblait préférable pour ma part d'éviter l'épreuve 4 (Dutch Delight, préparée par les auteurs néerlandais), qui comportait peu de grilles sur lesquelles je me sentais en confiance - rétrospectivement, il s'agissait d'un mauvais choix ; je pus faire la plupart des grilles sans grande difficulté après coup. Quoi qu'il en soit, j'allais donc profiter d'une heure de pause supplémentaire en début d'après-midi et ne reprendrais le jeu qu'à 15h30.

 Orange comme un puzzle

Épreuve 5 : Indian Intrigue (60')
Mon après-midi commença donc par l'épreuve indienne. Les indices de chacune des 20 grilles formaient une lettre ou un chiffre (plus exactement deux chiffres dans le cas de la grille 9), composant le message "Enjoy WPC 22 Indian Round". Un agréable effort esthétique que nous devions à Prasanna Seshadri, auteur de l'épreuve. Je découpai le Trio Cut, m'affranchis du Gapped Kakuro malgré une erreur qui me coûta probablement plus de 5 minutes, et vins également à bout du Bahnhöfe, du Toroïdal Skyscrapers, du Pipes, du A/S Heyawacky et du Cave. J'eus également le temps de planter le Country Road et de commencer une ou deux autres grilles... Ensemble peu concluant avec 35 points visés sur 120 ; les scores de ces épreuves seraient pondérés et ajustés plus tard en fonction des résultats de l'ensemble des participant(e)s et du barême du reste du tournoi, ce qui se traduisit par un score final de 276 - maximum de 828 pour Palmer. 276 qui ne correspondaient toutefois pas exactement à mes 35 points espérés mais bien à 31 car j'avais cette fois encore laissé une case vide, ici sur le Trio Cut...

Épreuve 6 : Doubled Decathlon (60')
Cette épreuve comportait pour partie des grilles me convenant particulièrement bien (TomTom, alias KenKen, Yajilin, Nurikabe...) et pour partie des jeux que je prévoyais de ne pas même tenter (Battleships, Rolling Maze...). Elle était conçue sur un thème cher à Thomas Snyder consistant à présenter, pour dix types de jeux, une grille répondant aux règles de base et une seconde, variation de la première, jouant sur l'idée de "doublement" : le Doubled TomTom comprenait 2 grilles possédant la même solution, le Doubled Battleships réclamait que l'on place deux flottes de bateaux en son sein, etc.
Quelques mauvais choix, comme esquiver les deux Criss-Cross, firent que je passai à côté de la possibilité d'atteindre ou dépasser les 50 points sur cette épreuve, mais je m'en tirai tout de même avec un raisonnable 42, converti par la suite en un 326. Bram de Laat atteignit les 820.

Épreuve 7 : Serbian Snacks (60')
Ultime épreuve de la journée, celle-ci n'allait pas se révéler comme la plus coriace ; mais mon angine avait laissé place depuis plusieurs heures à des symptômes d'ordre grippal et une toux persistante rechignait à me laisser me concentrer plus de quelques secondes d'affilée. Je commis erreur sur erreur, en particulier sur deux des plus grosses grilles (Spiral Galaxies et Pento Corral, 8 et 12 points échappés de la sorte), et ne réalisai même pas que j'avais sauté le Odd/Even Tapa à 8 points, pourtant une de mes cibles prioritaires. Comble d'une épreuve ratée, je commis une risible erreur de calcul sur le February Math, grille ne consistant qu'en une poignée d'additions simples. Mes 34 points provinrent essentiellement de grilles faciles expédiées sans autre forme de procès (Mastermind, Masyu, Fillomino...). Comme je le disais précédemment, l'épreuve était la plus facile du lot et une fois normalisé mon score devint un minuscule 217.

Nous y étions ! Fin de la première journée de tournoi WPC, pas follement réjouissante du point de vue de la performance mais déjà plaisante en ce qui concernait la qualité des jeux. Nous prévoyions pourtant que le meilleur était à venir le lendemain, tant la journée concentrait d'épreuves originales et alléchantes. Tint-elle ses promesses ? La réponse à cette question sous peu...

À suivre !

Nota : les images employées pour illustrer l'article ne m'appartiennent pas ; il va de soi que je les retirerai sur simple demande de leur auteur.

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